L’importance de l’AGA

Le 21 juin prochain, L’En-Droit tiendra une nouvelle assemblée générale annuelle. À quoi cela sert et à quoi cela ne sert pas? Selon la loi, l’AGA a quelques pouvoirs importants. C’est là qu’est voté qui sera le vérificateur des finances de l’organisme. La firme comptable choisie confirme que la comptabilité faite durant l’année respecte les normes comptables. Par ailleurs, le Centre intégré de santé et services sociaux de Laval (CISSS) qui alloue les sommes du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) nous oblige à avoir cette vérification externe.
L’autre pouvoir important est celui du vote pour choisir les membres du Conseil d’administration. Les membres du CA sont responsables légalement de la bonne marche générale de l’organisme surtout pour les décisions qui ont une incidence sur la pérennité de l’organisme et la réalisation de sa mission. Le CA embauche un coordonnateur qui doit voir à la réalisation au quotidien de cela et qui doit éclairer le choix des décisions prises par le CA.
Le choix d’un membre au CA n’a rien à voir avec un vote à Star Academy. Ce n’est pas un concours de popularité pour faire reconnaître son implication. Qui est capable d’avoir assez de jugement pour prendre des décisions qui tient compte de la bonne marche à long terme de l’organisme? Qui pourra travailler en équipe et pourra débattre démocratiquement avec les autres? Qui ne sera pas gêné pour poser les bonnes questions à la coordination en respect de son mandat? Qui sera capable de respecter des règles de confidentialité? Qui sera capable d’y aller pour la cause collective et non pas ses propres intérêts? Qui est prêt à apprendre pour jouer un rôle actif dans le CA?
Le coordonnateur n’est pas là pour décider à la place du CA mais doit les éclairer en expliquant les tenants et aboutissants des choix. Il a un pouvoir d’influence important mais qui peut être renversé. Il doit aussi répondre de sa gestion quotidienne. Celle-ci va-t-elle dans le sens des enlignements généraux de l’organisme? Le CA n’est pas là pour faire de l’obstination sur des questions de détail. Par exemple critiquer le choix d’un pot de café une semaine au lieu d’un autre. Par contre, au bout de l’année, si le choix d’une marque de café aux dépens d’une autre implique un mille dollars de dépenses supplémentaires, le CA est en droit de critiquer mais ce ne sera pas une raison juste et suffisante pour blâmer le coordonnateur. Le coordonnateur respecte les choix démocratiques du CA. L’employeur du coordonnateur c’est le CA collectivement pas un administrateur qui se mêle de la gestion quotidienne de l’organisme.
Cela dit, à L’En-Droit, le CA s’occupe de la gestion du local le soir durant les activités du Centre multiservice. Le coordonnateur ne peut pas aller à l’encontre des décisions qui y seraient prises. Si on décide de suspendre l’accès au local de soir à un usager, le coordonnateur, même s’il trouve la décision un peu sévère, ne pourra pas renverser la décision. Le jour, par contre, il a le pouvoir sur le local et une suspension faite de jour a aussi effet de soir.
Le coordonnateur a le droit de gérance sur les employéEs. Le droit de gérance se réalise surtout dans la gestion de court terme des relations de travail. Le fait de garder un employé si les finances de l’organisme ne le permettent pas, ne relève pas du coordonnateur comme tel. Par contre, un membre du CA ne pourrait pas demander de faire une tâche à un employé sans que cela passe par la coordination. De fait, et pour les employéEs et pour le CA et pour la coordination, il vaut mieux que les directives passent par un canal. Le CA peut néanmoins s’enquérir sur la réalisation des tâches de la coordination auprès des employéEs sans néanmoins miner son autorité ce qui irait à l’encontre de la bonne marche de l’organisme. Des employéEs de l’organisme on s’attend qu’ils et elles fonctionnent selon les standards en compétence et en éthique qu’on doit retrouver dans un organisme régional de promotion et défense des droits en santé mentale. Le coordonnateur fait rapport de la gestion des ressources humaines au CA et doit répondre aux questions de ce dernier si cela a une incidence sur la bonne marche de l’organisme.
L’AGA doit aussi voter sur le rapport d’activités. C’est le CISSS de Laval qui demande que ce vote y soit fait. Le rapport financier n’a pas à être voté en AGA ni même les prévisions budgétaires; c’est lors du CA que la décision est prise. Par contre, l’AGA doit recevoir copie du rapport financier adopté en CA. De toute manière, pour choisir le vérificateur financier, les participantEs de l’AGA doivent prendre compte du contenu du rapport financier.
Dans la tradition démocratique de L’En-Droit, l’AGA a toujours été un forum d’expression. Il appartient néanmoins aux membres d’amener leurs points pour faire avancer le débat et non pas chercher à faire des règlements de compte. Les membres qui n’ont pas intervenu de manière constructive ont rarement réussi à gagner leur point; même qu’ils se sont souvent retrouvé davantage isolés.
Nous trouvons important l’adoption d’un rapport politique qui fait le bilan des activités ainsi que d’un plan d’action qui nous enlignent vers la prochaine année. Normalement, compte tenu des choix pris lors du vote sur le plan d’action, le vote pour le choix des administrateurs et administratrices devrait être conséquent.